samedi 25 avril 2015

Top 5 Documentaires Avril 2015

J. Diamond
Le monde jusqu'à hier
J-C Kaufmann
Un lit pour deux
L. Mauger
Les évaporés du japon
X. Vigna
Les ouvriers
A. Guillemoles
Ukraine

vendredi 24 avril 2015

Une littérature dans le vent ...la littérature des grands espaces. Troisième partie : et l’espace géographique a fini par exploser

Le Montana, préservé ou à préserver, ne regroupe pas tous les écrivains amoureux de la nature !

Il y a des auteurs de littérature des grands espaces ou «nature writing » partout en Amérique du Nord (mais aussi dans le monde). Leur point commun : la place importante accordée à la nature dans le récit.

Aux Etats-Unis, cette littérature regroupe des « enfants illégitimes » de l’école de Montana (bien que certains se soient fait connaître dès les années 70 !). Ils ont lu McGuane, Harrison, Bass. Eux aussi, présentent des écritures et des centres d’intérêt souvent très différents, mais en lien avec le récit de voyage ou des revendications écologiques encrées dans le 21ème siècle. Tous ces écrivains revendiquent le droit de vivre dans de grands espaces pour concrétiser un rêve de liberté.


Pour certains critiques, la littérature des grands espaces n’est pas un genre littéraire ou bien un genre littéraire secondaire (souvent taxé de régionalisme). Mais si elle ne peut pas être définie comme genre littéraire la « nature writing », présente cependant des éléments très identifiables et originaux : une nature omniprésente dans des zones géographiques définies avec un nombre de personnages souvent réduit. C’est une écriture de l’observation.


Dan O’Brien (1947-…) parle d’un autre état sauvage : le Dakota (Ouest du Montana). Militant convaincu de la cause écologique, ses récits sont plus des témoignages basés sur sa propre expérience, mais ils se lisent comme des romans.
Les Bisons de Broken Heart parle du retour des bisons pour sauver une espèce massacrée mais aussi sauver des terres appauvries par un élevage bovin intensif.



Alexandra Fuller (1969-…) Une vie de cow-boy : voici un livre situé au Wyoming et centré sur la vie d’un jeune cow-boy du 21eme siècle travaillant, pour raison économique, dans le forage du gaz naturel. Se crée entre le personnage et le lecteur une vraie empathie.

Dans La chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich (1954-…) part sur les traces de l'immigration américaine. Immense fresque que l'on ne peut laisser qu'avec regret pour prendre le plus intime Le jeux des ombres. Une vie mise dans un journal intime, une vie volée par la lecture d'un mari dans le doute, commence alors une réécriture. La tromperie s’installe dans le couple.


Annie Dillard (1945-….) : Pèlerinage à Tinker Crek est une description très personnelle, celle de relation fusionnelle d’A.Dillard avec la nature. Récit à la fois poétique et écologique. Par Les vivants, l’auteur se lance dans le roman historique et la rédaction d’une grande fresque sur l’histoire du peuplement de la côte Ouest des Etats-Unis. La nature semble lointaine.



Philip Meyer (1974 -….) : Le fils. Il s’agit aussi, comme dans l’ouvrage d’Annie Dillard, d’une fresque époustouflante sur l’histoire américaine (par l’intermédiaire d’une famille texane suivie sur plusieurs générations). Peut-on encore parler de «Nature writing » ? L’objectif n’est plus la défense de la nature mais la survie des groupes humains revendiquant les mêmes grands espaces



Espaces sauvages : voyage à travers les Etats-Unis avec un chien et un fusil de Jim Fergus (1950-….), est le récit d’un amateur d’espaces vierges et de chasse. Mon Amérique est le témoignage d’un amoureux d’une nature encore vierge.



A suivre : Les grands espaces américains en France

Isabelle

samedi 18 avril 2015

Une littérature dans le vent ...la littérature des grands espaces. Deuxième partie : l'école du Montana

La littérature américaine des grands espaces est souvent associée à l’école du Montana.

Il s’agit bien d’une école littéraire américaine appelée aussi « génération Montana » ou la «Montana Connection». Elle porte le nom d’un vaste état de l’Ouest des Etats-Unis (300 000 km2), à la frontière avec le Canada, compris entre les Grandes Plaines à l’est et les Rocheuses à l’ouest. Il est connu pour son climat rude, son l’isolement important, ses paysages démesurés, son absence d’hommes ou presque.

Cette école regroupe des écrivains originaires du Montana mais aussi des étudiants (écrivains en devenir) venus s'installer dans le Montana pour suivre des cours d'écriture organisés par l'université du Montana et le plus souvent assurés par ses écrivains natifs.



Tout commence dans les années 60, avec des auteurs aux styles divers et aux centres d’intérêt variés. Au point que certains refusent cet intitulé «d’école », pour eux, pure invention journalistique. Ils publient romans, nouvelles, récits, polars, ouvrages écologiques …

Les paysages du Montana sont présents ou oubliés. La nature est dangereuse ou apaisante. Elle a surtout forgé des caractères humains, parfois hors norme.


Considéré comme un des pionniers de cette école, Richard Brautigan (1935- 1984) m’a vraiment enchantée avec ses Mémoires sauvés du vent, récit de la vie d’un jeune garçon de 12 ans épris de liberté et vivant de débrouilles, amateur de pêche sur les rives d’un étang où cohabite une petite société complètement décalée.

Avec Rick Bass (1958 - ….), nous rentrons dans des espaces sauvages. La nature est au centre d’une bataille entre intérêt financier et considération écologique. L’émerveillement de l’écrivain pour cette nature sauvage transparaît dans son écriture. Là où se trouvait la mer : moins de dix personnages perdus dans l’immensité ! Le livre de Yaak : une vallée du Montana prête son nom au roman. Malgré sa faible superficie, elle possède une faune et une flore extraordinaire longuement décrite. Mais elle est menacée par la déforestation. Quelques hommes essaient de s’opposer aux grandes compagnies exploitant de manière irraisonnée et en toute impunité les ressources de cette région.



Que se soient dans ses nouvelles comme Rock springs, ou dans son dernier roman publié en France Canada, Richard Ford (1944-…) nous entraîne dans des histoires d’un réalisme très sombre, où le questionnement de ses personnages est toujours le même : comment faire pour vivre heureux ? Sa quête est immense.


James Crumley (1939-2008) était natif du Texas, mais s’était installé à Missoula dans le Montana. Avec ses polars, il fait sortir ce genre littéraire de la ville pour lui faire rejoindre la campagne. Le dernier baiser, premier de ses textes publiés en France, est devenu un classique du genre. Style mordant et humoristique avec des intrigues souvent tordues, mais n’ayant pas toujours pour espace géographique le Montana (Texas et frontière mexicaine…)



Thomas McGuane (1939 -…), son titre le plus souvent cité est Rien que du ciel bleu. Mais pour ma part, j’ai passé un si bon moment avec le pauvre docteur Pickett de Sur les jantes, que je vous pousse à faire sa connaissance au plus vite !


On peut rentrer dans le monde des indiens avec James Welch (1940-2003) et L'hiver dans le sang. Un indien (qui ressemble fort à James Welch), élevé dans une réserve, à l'issue d'un parcours chaotique, parvient à reconstituer l'existence sauvage et libre de ses aïeux.


Isabelle

mardi 14 avril 2015

Une littérature dans le vent ...la littérature des grands espaces. Première partie : un début très américain

Vous aimez la nature, sauvage, incontrôlable, vengeresse
Vous aimez les récits mêlant fictions et témoignages
Vous appréciez une écriture souple mais appréciez aussi les descriptions qui semblent sans fin
Vous aimez voyager même lentement
Alors cette littérature est pour vous




Tout est parti des Etats-Unis. Mais il faut oublier l’image traditionnelle du héros de roman américain vivant sur la côte Est, à New-York, dans une tour, parfois en contact direct avec le FBI ou des policiers corrompus. La littérature des grands espaces a aussi créé son type de héros. Il est homme de la campagne ou d'une très petite ville. Il est en quête d'authenticité dans une nature volontairement non sacralisée. Nous ne sommes plus dans la conquête de L'Ouest et pas toujours dans l'Ouest des Etats-Unis et s'il y a parfois des indiens il n'y a pas forcément des cow-boys.


Cette littérature des grands espaces se confond aussi avec l’histoire américaine. Elle a ses pères fondateurs Henry David Thoreau (1817-1862), Walt Whitman (1819-1892), Mark Twain (1835-1910), Jack London (1876-1916). Mais elle est très ancrée dans le 20ème siècle et le 21ème siècle, avec toujours la nature en toile de fond. Si la nature originelle des pères fondateurs n’existe plus, il faut sauvegarder ce qu’il en reste. D’où des récits parfois contestataires, des témoignages inspirant la fiction. L’écriture vient au secours d’espaces naturels à protéger.


Mais il serait trop tentant de ne parler que de textes tournant autour de la nature, ou de pêche à la mouche ou de l’élevage de chevaux. L’homme est acteur principal, subissant, vivant ou détruisant une nature qu’il ne peut pas ignorer.



En France, plus souvent connue sous l'intitulé anglais de « Nature writing », cette littérature a été découverte par le grand public avec des adaptations cinématographiques comme Et au milieu coule une rivière (1992) ou Into the Wild (2007), romans de Norman Maclean et Jon Krakauer.






De l’image au texte. Ou grâce à des écrivains américains très populaires dès la publication en français de leurs ouvrages comme Jim Harrison.

Jim Harrison (1937- ….) se fait connaître par Légendes d’automne. Vous pouvez suivre les aventures de chien Brun dans En route vers l’Ouest, ou L’été où il faillit mourir.


Dans Nageur de rivière, Thad nageur infatigable rencontre sous l’eau des êtres imaginaires, réincarnation des enfants mort-nés ou en bas âge selon les légendes indiennes


A suivre : « La Montana Connection »

Isabelle

vendredi 3 avril 2015

Top 5 Romans Avril 2015

L-M Bujold
Le couteau du partage
S.King
Mr Mercedes
A. Vialatte
Un abécédaire
F-X Testu
Le bouquin des méchancetés
M.Halter
Fatima