vendredi 20 janvier 2017

Michel Bussi

Michel Bussi, auteur de polar et politologue français de 51 ans est également professeur de géographie à l’université de Rouen. Sans faire de bruit, il est devenu l'un des écrivains les plus lus de France.
L’intrigue de la grande majorité de ses romans se déroule en Normandie, sa région de naissance, sauf pour le dernier, Le Temps est assassin, sorti en mai 2016, qui a pour décor la Corse, région d'origine de son grand-père. 
Il débute l'écriture dans les années 1990 avec un premier roman situé à l’époque du débarquement en Normandie. Ce dernier est refusé par l’ensemble des maisons d’édition. Il rédige des nouvelles et s’attelle à l’exercice de l’écriture de scénarios, mais sans succès. Il attendra dix ans pour que l’idée d’un roman, inspiré d’un voyage à Rome au moment du pic de popularité du Da Vinci Code de Dan Brown, s’impose. Ce succès d’édition ainsi que la lecture d’une réédition de Maurice Leblanc pour le centenaire d’Arsène Lupin le poussent à se lancer dans un travail d’enquêteur. De retour à Rouen, équipé de ses cartes d’IGN, il noircit les carnets jusqu’à proposer Code Lupin en 2006. Ce premier roman sera réédité 9 fois. Plusieurs années seront nécessaires pour que ces ouvrages voient leurs ventes s’envoler. Aujourd'hui, il publie environ un livre tous les ans. Ses romans, qui rencontrent un grand succès international, sont traduits dans 31 pays et les droits de plusieurs d’entre eux ont été vendus pour le cinéma et la télévision.


Mon coup de cœur : Les nymphéas noirs

L’action se déroule à Giverny, petit village tranquille où le peintre Claude Monet avait élu domicile. 
Au cœur de l’intrigue :
  • Trois femmes : Une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante, et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit tout et sait tout. 
  • Un meurtre : le cadavre d’un homme retrouvé dans la rivière. 
  • Un tableau secrètement gardé : Les nymphéas noirs et puis bien sûr une passion dévastatrice.
Tout ceci avec une écriture fluide. Je me suis laissée balader du début à la fin sans rien voir du dénouement. Une belle intrigue !
C’est aussi une balade magnifique dans un paysage merveilleux avec des personnages tellement vivants que j'ai eu l’impression d’être avec eux dans le jardin.

Aimant la peinture et la nature, j’ai apprécié la façon dont l’auteur tisse son œuvre, avec une association de faits réels pertinents et fictifs. Le tout sur fond de toile troublante où le tableau éclot à la fin à la surprise de chacun.
Un thriller que je relirai avec plaisir et une envie profonde d’aller faire un tour du côté de Giverny. Et, avant tout, un livre populaire pour un moment de détente.



A découvrir à la Médiathèque :


Nadège (en stage à la Médiathèque)

vendredi 6 janvier 2017

Yeruldelgger de Ian Manook


Quand on vous dit Mongolie, vous pensez à la steppe, au thé au lait fermenté, aux yourtes et aux visages des nomades ridés par le vent et le soleil ?

Vous trouverez tout cela dans le polar mongol de Ian Manook.
Mais vous découvrirez aussi des choses beaucoup moins plaisantes. Comme, par exemple, la dépouille d'une fillette de quatre ans, enterrée avec son tricycle dans cette steppe immense qui fait tant rêver les occidentaux.
Ou les corps pendus de trois prostituées mongoles, ainsi que les restes (oui, j'ai bien dit les restes) de chinois venus à la capitale, Oulan Bator, pour affaires.

Yeruldelgger est commissaire à Oulan Bator, ville qu'il sillonne de long en large, au gré de ses enquêtes. Solitaire, abîmé par la vie, bourru juste ce qu'il faut, et rusé comme un renard, il fait un personnage de commissaire idéal.
Entouré de ses fidèles disciples : Oyun, son adjointe sans peur et sans reproche, Solongo, médecin légiste et amante du commissaire, et Gantulga, un jeune garçon vivant dans les égouts qui rejoint l'équipe en cours de route, il mène son enquête tambour battant. 

Ian Manook de son vrai non, Patrick Manoukian, a un parcours d'écrivain assez extraordinaire. Jugez plutôt : pendant des années, il écrit plusieurs manuscrits, souvent non terminés, que sa fille cadette découvre au fur et à mesure. Mais un jour, elle refuse de continuer à le lire tant qu'il ne serait pas édité. Par défi, il se fixe un programme d'écriture plus qu'ambitieux : deux livres par an, dans des genres différents à chaque fois. Il publie ainsi en 2012 Le Temps du Voyage, petite causerie sur la nonchalance, et Les Bertignac, roman jeunesse qui obtient le prix Gulli. En 2013, il écrit Un roman brésilien, non encore édité, et enfin, Yeruldelgger,

Il n'avait pas prévu de décliner les aventures du commissaire mongol mais devant le succès rencontré (prix Quai du Polar/20 minutes, prix des lecteurs de Notre Temps, Grand prix des Lectrices ELLE et sélectionné par le prix SNCF du Polar), il publie une suite, Les temps sauvages, et un troisième tome, La mort nomade, qui vient de sortir.


Yeruldelgger appartient à cette lignée de polars que l'on dévore tout autant pour les retournements de l'enquête que pour la découverte d'un pays et d'une société. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Ian Manook est souvent comparé aux auteurs nordiques qu'ils soient islandais (Arnaldur Indridason) ou suédois (Lackberg, Larsson, Mankell, etc.).

Pour ma part, j'ai découvert une Mongolie bien éloignée de l'image d'Epinal. Un pays raciste, pris en étau entre ses traditions et ses rituels séculaireset un capitalisme florissant mais destructeur, à l'image des paysans qui quittent les steppes pour installer leurs yourtes en bordure de la capitale, le long des autoroutes.

Bref, contrairement à l'auteur qui, dans un billet plein d'humour, nous énumère dix raisons de ne pas lire Yeruldelgger, je ne peux quant à moi, que vous conseiller de vous plonger au plus vite dans ses romans palpitants !






Cécile