vendredi 2 septembre 2016

Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro

Ma première réaction en voyant la bande dessinée Za¨zaï zaï zaï a été : "c'est plutôt vilain". D'ailleurs, de la bouche même du créateur, Fabcaro, la couleur dominante est le "caca d'oie pas très joli".

Et puis, j'ai commencé à lire et très vite, je me suis rendue à l'évidence : cette bande dessinée est tout simplement géniale !

Le point de départ est assez simple : le héros, auteur de bandes dessinées de son état, est sur le point de payer ses courses à la caisse du supermarché. Et là, horreur, il réalise qu'il a oublié sa carte de fidélité. 
Consternation totale dans le magasin. Il a beau arguer qu'il a oublié sa carte dans son autre pantalon, rien n'y fait : on appelle la sécurité et le héros se retrouve obligé de menacer l'assistance avec un poireau avant de prendre la fuite.
Commence ensuite une longue errance pour le héros et un emballement médiatique sans précédent.


Fabcaro s'amuse avec les genres : du polar au road-movie en passant par le conte philosophique avec un merveilleux sens du burlesque et du nonsense britannique. Avec cette bande dessinée, il souhaitait épingler les travers des médias et de la société de consommation :
"[...] ce livre est le plus politique parmi ceux que j'ai publiés jusqu'à présent ! J'y parle indirectement beaucoup de tolérance, d'acceptation de l'autre. J'ai choisi de mettre en scène un auteur de BD, ce qui m'a permis d'utiliser mes propres traits, et de souligner la précarité grandissante de ce statut."
Pari réussi, comme le prouve les planches ci-dessous :



Publiée par 6 pieds sous terre, un petit éditeur basé à Montpellier, Za¨zaï zaï zaï n'est pas passé inaperçu et s'est vu décerné de nombreux prix, dont le Prix des libraires de Bandes dessinées, le Prix Landerneau, le Prix SNCF du Polar et le Grand prix de la critique.
Za¨zaï zaï zaï fait également partie de la bédéthèque idéale de Télérama que je vous invite à parcourir ici.

Une dernière chose : si vous voulez comprendre le titre, il ne vous reste plus qu'à lire cette petite pépite, la réponse se trouve à la toute dernière page !

Cécile