vendredi 24 avril 2015

Une littérature dans le vent ...la littérature des grands espaces. Troisième partie : et l’espace géographique a fini par exploser

Le Montana, préservé ou à préserver, ne regroupe pas tous les écrivains amoureux de la nature !

Il y a des auteurs de littérature des grands espaces ou «nature writing » partout en Amérique du Nord (mais aussi dans le monde). Leur point commun : la place importante accordée à la nature dans le récit.

Aux Etats-Unis, cette littérature regroupe des « enfants illégitimes » de l’école de Montana (bien que certains se soient fait connaître dès les années 70 !). Ils ont lu McGuane, Harrison, Bass. Eux aussi, présentent des écritures et des centres d’intérêt souvent très différents, mais en lien avec le récit de voyage ou des revendications écologiques encrées dans le 21ème siècle. Tous ces écrivains revendiquent le droit de vivre dans de grands espaces pour concrétiser un rêve de liberté.


Pour certains critiques, la littérature des grands espaces n’est pas un genre littéraire ou bien un genre littéraire secondaire (souvent taxé de régionalisme). Mais si elle ne peut pas être définie comme genre littéraire la « nature writing », présente cependant des éléments très identifiables et originaux : une nature omniprésente dans des zones géographiques définies avec un nombre de personnages souvent réduit. C’est une écriture de l’observation.


Dan O’Brien (1947-…) parle d’un autre état sauvage : le Dakota (Ouest du Montana). Militant convaincu de la cause écologique, ses récits sont plus des témoignages basés sur sa propre expérience, mais ils se lisent comme des romans.
Les Bisons de Broken Heart parle du retour des bisons pour sauver une espèce massacrée mais aussi sauver des terres appauvries par un élevage bovin intensif.



Alexandra Fuller (1969-…) Une vie de cow-boy : voici un livre situé au Wyoming et centré sur la vie d’un jeune cow-boy du 21eme siècle travaillant, pour raison économique, dans le forage du gaz naturel. Se crée entre le personnage et le lecteur une vraie empathie.

Dans La chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich (1954-…) part sur les traces de l'immigration américaine. Immense fresque que l'on ne peut laisser qu'avec regret pour prendre le plus intime Le jeux des ombres. Une vie mise dans un journal intime, une vie volée par la lecture d'un mari dans le doute, commence alors une réécriture. La tromperie s’installe dans le couple.


Annie Dillard (1945-….) : Pèlerinage à Tinker Crek est une description très personnelle, celle de relation fusionnelle d’A.Dillard avec la nature. Récit à la fois poétique et écologique. Par Les vivants, l’auteur se lance dans le roman historique et la rédaction d’une grande fresque sur l’histoire du peuplement de la côte Ouest des Etats-Unis. La nature semble lointaine.



Philip Meyer (1974 -….) : Le fils. Il s’agit aussi, comme dans l’ouvrage d’Annie Dillard, d’une fresque époustouflante sur l’histoire américaine (par l’intermédiaire d’une famille texane suivie sur plusieurs générations). Peut-on encore parler de «Nature writing » ? L’objectif n’est plus la défense de la nature mais la survie des groupes humains revendiquant les mêmes grands espaces



Espaces sauvages : voyage à travers les Etats-Unis avec un chien et un fusil de Jim Fergus (1950-….), est le récit d’un amateur d’espaces vierges et de chasse. Mon Amérique est le témoignage d’un amoureux d’une nature encore vierge.



A suivre : Les grands espaces américains en France

Isabelle